MARTIRIO & CHANO DOMÍNGUEZ TRIO

MARTIRIO, chanteuse

María Isabel Quiñones, connue artistiquement sous le nom de Martirio, a débuté sa carrière de chanteuse professionnelle en 1981 avec le groupe andalou Jarcha. En 1984, elle a rejoint le groupe Veneno, dirigé par Kiko Veneno, et deux ans plus tard, elle a entamé une carrière en solitaire sous le nom artistique de Martinio, ‘tonadillera posmoderna’, avec pour dessein de renouveler le langage de la copla espagnole (chanson populaire teintée de flamenco). Martirio, qui arbore toujours sur scène des lunettes noires et un peigne espagnol, est devenue l’une des interprètes les plus originales du panorama musical espagnol des années 80.

En 1986, elle a publié son premier disque en solitaire, Estoy mala, une fusion de copla espagnole et de pop-rock. Dans son second disque, Cristalitos machacados, elle réinterprète la copla à partir du jazz et du blues et, dans le troisième, La bola de la vida del amor, elle mêle copla et musiques nouvelles. Dans son quatrième disque, He visto color (1994), Martirio se présente comme l’auteur des paroles de toutes les chansons, et dans Coplas de madrugá (1996), elle interprète un choix de coplas en compagnie d’un trio de jazz.

Elle a collaboré avec des musiciens tels que Jerry González, Maria del Mar Bonet, Chavela Vargas, Compay Segundo, Alberto Cortez, Pedro Guerra, Miquel Gil, Chano Domínguez, Susana Rinaldi, Mayte Martín et Miguel Poveda, entre autres.

De sa discographie, citons Mucho corazón (2000) ; Fundamental (2003) ; Acoplados (2004), avec Chano Domínguez, lauréat du Prix de la musique dans la catégorie Meilleur disque de chanson espagnole ; Primavera en Nueva York (2006) ; Martirio. 25 años en directo (2009) ; et De un mundo raro. Cantes por Chavela, avec Raúl Rodríguez (2013).

Également actrice, elle a participé aux films Belmonte (1995), de Juan Sebastián Bollaín ; Más allá del jardín (1996), de Pedro Olea ; et Iris (2004), de Rosa Vergés. Elle a également joué dans plusieurs pièces de théâtre et séries télévisées.

En 1999, elle a publié un ouvrage autobiographique intitulé La vuelta a Martirio en 40 trajes (Planeta).

CHANO DOMÍNGUEZ, piano

Né à Cadix, Chano Domínguez est l’un des jazzmen les plus célèbres qu’ait recrutés le flamenco. Il a 8 ans quand, constatant qu’il joue à l’oreille, son père, amateur de flamenco, lui offre une guitare espagnole. À 12 ans, il entre à la chorale de la paroisse, où il joue de l’orgue en cachette ; peu après, il découvre le piano, en tombe amoureux et commence à participer à des groupes de musique folklorique et commerciale. À 18 ans, il forme son premier groupe, Cai, une formation de rock avec laquelle il enregistrera trois disques avant sa dissolution, en 1981, année où Chano Domínguez amorce une approche vers le jazz.

En 1992, il crée son propre trio avec Javier Colina (contrebasse) et Guillermo McGill (batterie) ; ensemble, ils enregistreront Chano, disque de fusion flamenco / jazz.

Chano Domínguez a réussi un mariage insolite entre les rythmes et les langages du jazz et du flamenco. Il joue des tangos, des tanguillos, des alegrías, mais aussi des rythmes de bulería, de fandango et de soleá au piano, sur la structure traditionnelle du jazz. C’est actuellement un des musiciens les plus demandés du panorama musical espagnol, tous genres confondus.

Il a collaboré avec un très large éventail d’artistes tels qu’Enrique Morente, Estrella Morente, Martirio, Paquito D’Rivera, Jerry González, Ana Belén, Jorge Pardo, Carles Benavent, Paco de Lucía, Joe Lovano, Herbie Hancock, Jack DeJohnette et Wynton Marsalis, et avec le Lincoln Center Jazz Orchestra.

Parmi les disques qu’il a enregistrés, citons 10 de Paco (1994) ; Hecho a mano (1996) ; Acoplados (2004), avec Martirio, lauréat du Prix de la musique dans la catégorie Meilleur disque de chanson espagnole ; New Flamenc Sound (2007) ; Piano Ibérico (2010), où, avec un quartet flamenco, il revisite de son point de vue des œuvres classiques pour le piano d’Albéniz, Falla, Granados et Mompou, et qui a reçu le Prix au meilleur disque de jazz de l’Académie de la musique ; Flamenco scketches (2011) ; et Chano & Josele (2014).

Il a écrit la bande originale du film Siempre hay un camino a la derecha (1997), de José Luis García Sánchez, et il a pris part au film de Fernando Trueba Calle 54 (2000).